Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/17

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ont de honteux & de funeste, écraserent le royaume ; & dans l’espace de quarante-deux ans, ce ne fut qu’un enchaînement de violences, de cruautés & de perfidies. La mollesse de Henri II & son abnégation devant la duchesse de Valentinois et ses favoris ; la puérile foiblesse de François II aux genoux des princes de Guise & de leurs créatures ; la férocité & la démence de Charles IX ;[1] les débauches infâmes de Henri III, ses viles superstitions, ses profusions immenses ; tous ces rois pervers

  1. Le massacre de la S. Barthelemi fut le crime du trône ; ce crime fut médité pendant sept années entre les deux cours de Charles IX & de Philippe II. Charles IX a signé le massacre de la S. Barthelemi, dans l’âge où les plus mauvais rois ont eu des vertus & de la sensbilité ; il a tiré sur ses propres sujets, & de coupables historiens ont voulu l’excuser sur son âge & le plaindre. Ce qui prouve qu’il n’étoit que barbare, & non superstitieux, c’est qu’il avoit donné des ordres exprès pour sauver les jours d’Ambroise Paré, son premier chirurgien. Sa raison étoit, qu’il ne falloit pas ôter la vie à un homme qui pouvoit lui conserver la sienne.