Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/18

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dégraderent la majesté royale, la nation française & l’humanité. Ils offrent à la main équitable de l’histoire une physionomie propre à y graver la honte ; car elle doit une flétrissure particuliere à ces grands ennemis de la patrie, qui la déchirerent du haut de leur trône.

Catherine de Médicis avoit, pour étendre son autorité, d’un côté le poison, & de l’autre une troupe de filles galantes pour corrompre, énerver les princes de la cour, & attirer à elle tous les secrets. Elle cherchoit la pierre philosophale avec ses sorciers et ses souffleurs ; & non moins avide de fouler le peuple avec ses traitans Italiens, elle envoyoit le roi faire enregistrer au parlement les édits que cette infâme troupe avait fabriqués. Le roi alloit, avec une sorte d’intrépidité, affronter la haine & le mépris des peuples.

Les hommes sont bien patiens ; mais à la fin, quand ils sont trop outragés, ils se réveillent de leur léthargie, deviennent furieux, & réagissent contre un pouvoir tyran-