Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/178

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intestins, plus dangereux, plus cruels que ceux qui écrasent nos murailles.

Hilaire pere.

Ah, mon fils ! que me dis-tu ? Ils sont entrés ici de même ; ils ont tout enlevé… Le généreux Lancy nous avoit apporté la vie… C’est la mort qui nous reste.

Hilaire fils.

Le brave Lancy a paru dans ces lieux ? (A demi-voix) Ah, que ne l’ai-je su, & que ne l’ai-je suivi !…

Hilaire pere.

Regarde… vois ces gonds abattus, ces verrous forcés, cette porte brisée, tout le désordre de ces lieux… Notre mere en est demi-morte d’effroi.

Hilaire fils, d’un ton ferme & décidé.

C’est donc au malheur qu’il appartient de nous éclairer !… Ah, mon pere ! J’ai vu le tableau le plus horrible… Mais de quelle horreur précieuse & salutaire il a pénétré mon ame !… Je l’oserai dire, on nous trompe, on nous abuse ; nous sommes séduits…