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Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/183

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Hilaire fils, fortement.

Voilà le crime de la ligue… Mes trois freres ont péri dans les factions qu’elle a suscitées ; & vous, mon pere, vous qui dans tous les tems en avez souffert, vous ne voulez pas reconnoître des agens vendus à l’étranger ? Faut-il que toute votre famille périsse, pour vous ouvrir les yeux ?

Hilaire pere, avec une douleur concentrée.

Tes paroles me sont bien plus cruelles que la faim que j’endure.

Hilaire fils.

Depuis long-tems, mon pere, je nourrissois ces idées, & je n’osois, par respect, les exprimer, de peur de heurter vos opinions. Mais le jour de la vérité est enfin venu, & je ne crains plus de la produire dans tout son éclat. Ils verront, vous dis-je, le trépas du dernier François plutôt que de renoncer à leurs vues ambitieuses… Cette ligue, sur laquelle vous osez fonder de si grands intérêts, qu’est-elle au fond ? Une horrible & tumultueuse confusion, un amas