Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/19

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nique. Les désastres publics prouvent toujours que le gouvernement est très-mauvais. Tous les ordres de l’état, également mécontens, se souleverent presqu’à la fois. Voilà ce qui donna de la force & du caractere à la ligue naissante ; & je crois découvrir sa véritable origine dans l’extrême malheur des peuples. Différens prétextes échauffèrent sans doute les esprits ; mais tous parurent se réunir contre le trône. Les vrais motifs des guerres civiles ne furent pas la défense du catholicisme. Il faut lire, dans les écrits du tems, de quelle haine juste & violente on étoit animé contre les enfans de Catherine de Médicis, & les plaintes aiguës qu’on jetoit de toutes parts. Le peuple aperçut alors le duc de Guise, brave, généreux, magnanime, populaire, gémissant sur son oppression, le consolant, le soulageant ; on le vit comme le protecteur de la nation & le réclamateur de ses droits oubliés.

Il y avoit le parti des politiques, qui,