Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/212

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crevent ces damnes d’hérétiques… autant de places nettes pour ceux qui viendront.

Louchard.

Mais, messieurs, voici l’heure d’aller entendre à Saint-Merry le curé de Saint-Benoît[1]. C’est un bien habile homme que ce prédicateur. Quel foudre d’éloquence ! Comme il tonne contre les royalistes ! Comme il terrasse l’hérésie ! Comme il défend la cause de Dieu ! Il a prouvé au doigt & à l’œil que la conversion du Béarnois n’étoit que feintise, hypocrisie, & que son absolution le rendoit encore plus damnable qu’auparavant. C’est avec des traits tirés des saintes Ecritures, qu’il rapproche les tems & les lieux ; & les exemples héroï-

  1. Jean Boucher, curé de S. Benoit, prêchant à S. Merry. Nous avons encore les sermons de cet énergumene ; il s’y trouve des morceaux éloquens. Il paroissoit intimement persuadé de la subversion de l’église & de l’état, si Henri IV venoit à monter sur le trône. L’éloquence de ce tems-là a une originalité brusque & véhémente qui n’appartient à aucun autre siecle.