Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/229

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au gouverneur, j’ai lieu de me méfier de lui. On trame, on négocie secrétement. Si Brissac alloit faire sa paix à nos dépens, s’il alloit vendre les clefs… Il faut que toutes ses démarches soient éclairées.

Aubry.

Vos craintes sont fondées. Je n’aime point Brissac, & ne lui ai point vu donner le gouvernement de cette ville avec plaisir. Depuis peu sur-tout, il a changé différens postes, & cela doit inquiéter… Je ne sais trop ce qu’on en doit penser.

varade.

Messieurs, ne vous forgez point de chimériques terreurs. Il faut savoir envisager les divers événements d’une guerre civile d’un œil ferme, sans crainte & sans audace. Les Seize, sous main, ont tenu une assemblée, il est vrai, mais sous les auspices même de Brissac ; & cette circonstance décisive doit calmer vos alarmes. Brissac n’en est pas moins gardé à vue ; car il pourroit faire ses arrangemens particuliers, par foiblesse ou par