Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/237

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Mad. Hilaire.

Ils augmentent ma terreur… C’est à coup sûr quelqu’événement extraordinaire.

Hilaire pere.

Je le crois… Mais, hélas ! séparés des vivans, nous ne pouvons savoir ce qui se passe au-dessus de nos têtes… Et toi, Lancy, ma chere fille, que penses-tu ?

Mlle. Lancy.

C’est peut-être l’appareil de quelque assaut, où le sang va couler encore… O dieu, épargne mon père !

Hilaire pere.

Nous sommes dans ces mêmes antres où ils ont traîné ces vénérables magistrats que leurs mains meurtrieres ont osé attacher à un infame gibet.[1] Ligue odieuse, désolation de ma patrie, je te confondois avec l’auguste religion !… Ah ! je le vois trop tard, l’on s’est toujours servi du nom de Dieu, pour faire le malheur des hommes…

  1. Fait historique suffisamment connu.