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Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/256

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accourt, on le voit, & l’on ne peut se rassasier de le voir, & l’on ne peut se défendre de l’aimer. C’est qu’il a ce front ouvert, où la grandeur s’allie à la générosité ; il semble pere de cette foule immense qui l’environne ; son geste, son regard, tout dit qu’on peut l’approcher ; il a enfin la confiance du héros. Laissez, laissez les venir à moi, dit-il, ils sont affamés de voir un roi… Au Louvre, soulevant une tapisserie qui le cachoit, il a dit : qu’il n’y ait point de voile entre mon peuple & moi ! J’ai embrassé ses genoux ; il a daigné me sourire. Je ne pouvois m’arracher d’auprès de lui ; j’étois dans une ivresse dont je ne suis sorti que pour songer à vous. Désespéré de ne plus vous trouver, j’errois partout en vous cherchant, lorsqu’un ami, témoin de votre derniere infortune, vient de précipiter ici mes pas… J’entre avec la terreur et& l’effroi… Je vous embrasse avec joie, & je bénis mille fois le ciel qui a mis fin à nos maux, en nous réunissant, en