Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/35

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du trône. Il eût alors accepté bien volontiers toutes les conditions qu’on lui eût imposées. Il avoit de l’héroïsme ; il eût commandé avec joie à une nation libre : elle pouvoit, en lui mettant la couronne sur la tête, lui dicter un contrat généreux, qu’il eût signé avec noblesse. Mais que lui enjoignit-on ? Ce qui étoit le plus indifférent pour le gouvernement d’un état, de se faire catholique & d’entendre tous les jours la messe. Ce fut l’unique condition qu’on lui imposa ; & l’on crut alors avoir gagné un point de législation important, un gage éternel de la félicité publique. Les grands, plus habiles & plus lâches, vendirent à beaux deniers comptans leur servile obéissance, & ne songerent qu’à dresser des traités particuliers. Henri IV promit tout ce qu’on voulut[1], s’engagea à payer les sommes les

  1. Les négociations entreprises à Rome pour obtenir du pape l’absolution de Henri, sont vraiment incroyables ; & l’on a peine à imaginer l’inflexibilité du pape & la nécessité où se trouvoit un roi de France de cette absolution.