Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/41

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politique que par conviction. Nous avons des témoignages non équivoques de sa façon de penser. En butte aux poignards des catholiques, outragé par les papes qui, connoissant bien leur siecle, lançoient du haut du Vatican ces foudres qui retentissoient alors dans toute l’Europe, décrié par ces frénétiques déclamateurs si éloquens pour le peuple, lassé de leurs violences & de leurs perfidies, il écrivoit à Corisande d’Andouin : tous ces assassins, tous ces empoisonneurs sont tous papistes, & vous êtes de cette religion ! J’aimerois mieux me faire Turc. Il exposa les raisons politiques de son changement à Elisabeth, reine d’Angleterre : il mandoit à Gabrielle d’Estrées, en parlant de son abjuration, c’est demain que je fais le saut périlleux.

Il est probable qu’en persévérant à n’embrasser d’autre systême que celui des combats, Henri IV auroit pu monter sur le trône sans faire abjuration. Les protestans alors eussent redoublé de zele, d’attachement & de courage ; ils ne se seroient pas refroidis ; &