Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/44

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qu’ils puissent recevoir aujourd’hui. Ils seront toujours assez grands, s’ils imitent Henri IV dans plusieurs de ses héroïques qualités.

C’est donc pour faire voir aux hommes combien des idées religieuses mal entendues entraînent d’erreurs politiques & nuisent à la félicité nationale, qu’on a entrepris ce drame, tableau fidèle des actions & des préjugés de nos ancêtres braves & trompés.

Ah, qu’il est insensé, ce zele abominable, jaloux d’un culte unique, attaquant les réfractaires par le fer & le feu, semant la division dans l’état & la discorde dans les familles ! & quelle piété sacrilege que celle qui foule aux pieds l’humanité & fait un crime même de la compassion ! L’homme le plus anti-philosophe pourra-t-il regarder jamais comme religieux François Ier, qui faisoit brûler les protestans à Paris, tandis qu’il les soutenoit, les soudoyoit en Allemagne & signoit des traités avec eux ? Mais les inconséquences monstrueuses sont les moindres traits qui caractérisent le fanatisme.

Qu’elle soit donc présentée sous ses véri-