Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/59

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Mlle. Lancy, prête à se trouver mal, & portant la main sur son cœur.

Helas ! helas ! le besoin… (Hilaire fils, à ces mots, leve les bras & les yeux précipitamment au ciel, & court par la porte entr’ouverte.)

Hilaire pere.

Il va t’apporter le seul pain qui nous reste… Dans quel moment viens-tu ! Nous sommes tous réduits, comme toi, à la plus horrible disette.

Melle. Lancy.

Que j’expire avant vous… Vous êtes le seul parent qui me reste en cette ville ; près de vous, je me rassure contre la terreur de mourir… Je n’ai vu autour de moi que des mourans. Tout ce qui m’approchait n’est plus… Faut-il donc que je meure aussi !…

Hilaire fils, revenant la respiration agitée, & donnant à Lancy un morceau de gros pain noir.

Tenez, prenez… Lancy ! helas !…