Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/64

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Hilaire pere.

Je consens à vous distinguer de lui, ma fille, à cause de votre sexe, & sur-tout de votre âge. Je ne vous enveloppe point dans la haine que je lui voue ; car il s’est élevé entre nous deux une barriere éternelle. Eh ! qui l’eût dit que nos ames différeroient un jour à ce point ? (Mlle. Lancy et Hilaire se regardent douloureusement.) Qu’il serve un usurpateur ; qu’il écrase les murs qui l’ont vu naître ; qu’il aide à faire un monceau de cadavres de tous les malheureux habitans de cette ville : je mourrai du moins sans lui pardonner. Oui, j’aime mieux expirer ici dans les angoisses de la famine, que de vivre comme lui au rang des réprouvés de la secte de Henri.

madamoiselle lancy

Ah ! connoissez-le mieux, mon parrain, & ne l’outragez pas.

Hilaire fils, à voix basse.

Ô chère Lancy ! pardonne…