Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/66

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pas mieux valu le laisser régner ?… Vous frémissez, mon cher époux ?

Hilaire pere.

Oui, je frémis de vos paroles inconsidérées… Ce n’est pas d’aujourd’hui…

Mad. Hilaire.

Je puis me tromper ; mais quoi, après tout, au milieu de ces dissensions éternelles, Dieu est-il plus adoré, la religion mieux servie, la charité plus observée ? Allez, il faut que cette guerre soit impie, puisque le ciel nous en punit si cruellement. Malheur à qui a pu l’entreprendre ! malheur à qui la continue ! malheur à qui…

Hilaire fils, arrêtant sa mère.

Au nom de la tendresse que vous avez pour moi, ma mere, laissez là ces disputes interminables, & ne les renouveliez pas. Vous le savez, elles irritent mon pere & ne le changent point. On ne les entend jamais sans de nouveaux sujets de douleur & de larmes… N’avons-nous pas assez de soupirs à donner à notre fatale situation,