Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/67

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agiter encore ces tristes querelles. Conservons l’amitié, la paix, la concorde, puisque tout le reste nous est ravi… Nous disputons ! & la famine nous dévore ; nous disputons ! & nous oublions les moyens de subsister. Ici je ne fais que languir ; ne me retenez plus…

Hilaire pere.

Et les périls qui vont t’environner…

Hilaire fils.

Attendrons-nous ici une mort affreuse & lente ? Voici le moment de tout hasarder.

Hilaire pere.

Nous ne nous quitterons point.

Mlle. Lancy, les arrêtant.

Ah ! gardez-vous de sortir. Tous ceux qui errent dans les rues, portent la rage dans le regard comme dans le cœur ; on prodigue l’or, sans pouvoir rencontrer le plus grossier aliment. On n’entend que les cris d’une foule féroce qui se dispute la chair des animaux immondes. On les dévore sans horreur, & je n’ai entendu, en traversant