Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/69

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il n’y a d’ouvert que les temples, où les sermons des ministres des autels promettent la manne du ciel à ceux qui soupirent après du pain.

Hilaire pere.

Les chants consolateurs de l’église, en dérobant aux vrais fideles l’image des maux présens qui ne doivent être que passagers, affermissent la foi, soutiennent le courage, préservent nos autels ; & Dieu qui voit notre constance, fera que d’un moment à l’autre la ville sera miraculeusement délivrée… Oui, la manne tombera plutôt que…

Hilaire fils.

Cet espoir trompa long-tems notre profonde misere, & la famine, malgré l’attente des plus prochains secours, n’en marche pas moins tête levée dans cette capitale & moissonne sous nos yeux…

Hilaire pere, l’interrompant.

Va, mon cher fils, crois-moi, c’est en redoublant la ferveur des prieres, c’est en les unissant en chœur dans les processions