Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/68

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la ville, que des plaintes lugubres qui perçoient à travers les murailles.

Mad. Hilaire, à son époux & à son fils.

Songez sur-tout qu’il est défendu, sous peine de la vie, de gémir de la mortalité ou de parler de paix. Quiconque ne proféreroit que ces mots, il faut se rendre, seroit saisi sur-le-champ & précipité à l’instant même au fond de la rivière…[1] Tremblez de dire un seul mot sur les calamités publiques.

Mlle. Lancy.

Cela est bien vrai… Des soldats de la ligue courent en troupes menaçantes, écartent tout ce qui s’assemble, & le mousquet repousse dans l’enceinte des maisons les malheureux, pâles & défigurés, qui implorent quelque secours. Chacun est barricadé ;

  1. Il y avoit des arrêts qui défendoient sous peine de la vie de parler de paix. On occupoit le peuple de sermons, de processions, de saluts ; les Parisiens souffroient une espèce de mort lente, & les maisons des jésuites & des capucins regorgeoient de bled.