Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/92

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Guincestre.

Mettre le trône en quatre, frustrer Henri de son royaume, se partager ses belles provinces, s’enrichir de ses dépouilles & les distribuer en différens lots ; les circonstances ne sont-elles pas favorables ? Ceux qui veulent en profiter, le sentent bien ; & sans l’imprudente division survenue entr’eux, le partage seroit consommé il y a long-tems.

Aubry.

C’étoit la seule chose qui pût leur nuire. Ils auroient dû se hâter.

Guincestre.

Ils n’ont été politiques qu’à demi… Mais tout n’est pas désespéré, s’ils persistent.

Aubry.

Pour moi, je ne reviens point de ce peuple, qui dans la disette chante des pseaumes de toutes ses forces ; qui, périssant d’inanition, vole entendre des sermons, ranime une voix éteinte pour crier à l’hérétique ; qui, dans l’intérieur de ses maisons, se dispute avec emportement, l’un pour le