que partie ; et il n’y a que l’histoire qui puisse dénombrer sous combien de masques les traîtres de toutes espèces et de tout rang, ont plus ou moins trompé ou fatigué la position des républicains. Les faire déchirer de leurs propres mains voilà tout le secret des puissances coalisées.
Le piège était grossier, mais les passions étaient extrêmes, mais les intérêts étaient singulièrement diversifiés. L’impétuosité, naturelle aux Français, servit leurs ennemis et une sorte d’inconstance les promena dans des idées contraires, et les dirigea quelquefois à leur insu vers un but opposé.
L’orgueil des meneurs les opposa l’un à l’autre, et les échafauds même furent abattus par ceux qui les avaient dressés, non par amour de l’humanité, mais par l’ardente jalousie du pouvoir tyrannique. Comment les républicains sont-ils sortis triomphants de ces monceaux de cadavres, et dont les bouches muettes disent encore : Tout ce qui a voulu la République, tout ce qui l’a soufferte a été jugulé après avoir été calomnié ?
Le 13 Vendémiaire, qui n’était que la répétition du 31 mai, devait voir la ruine du parti républicain. Nouveau miracle qui le sauva ! Jamais les Parisiens ne furent plus abusés que dans cette journée fameuse ; ils expièrent cruellement leur erreur. Mais ce fut la victoire du parti républicain qui influença le 18 Fructidor. Paris resta calme, attendit ; et les conjurés royalistes furent écrasés sans retour. Paris fut sauvé encore ce jour-là de l’horrible contre-révolution, dont les suites seraient incalculables : il ne paraît plus disposé à suivre les étendards des séditieux ; il porte ses regards sur ces braves armées qui défendent la patrie, et il sent enfin que la patrie n’est pas toute entière dans son enceinte ; il se livre aux fêtes, aux plaisirs et aux arts ; il a trop souffert peut-être pour chérir le mot république, mais il est républicain à son insu ; et l’instinct qui le porte tôt ou tard vers la grandeur, les fêtes vraiment nationales, où il se complaît de temps en temps, la renommée de nos