cette buvette que des hommes épuisés de fatigue, et dont l’altération n’était point équivoque ; le roi vint jouir de ce spectacle nouveau ; soudain, la pelle et la pioche sur l’épaule, les citoyens lui formèrent une garde d’honneur.
ÇA IRA
ette chanson qui n’est pas un modèle de poésie, mais
qui a donné un exemple frappant du pouvoir de la
musique, présida aux travaux du Champ-de-Mars, et
excita un transport universel dans tous les spectacles. Le
sang ne coulait pas à cette époque ; l’amour pour la révolution
était entier, l’énergie était pure, l’idée du meurtre
ne s’y mêlait point ; on répétait ça ira d’un concert unanime.
En vain le libertinage voulut profaner cette expression ; on apprécia à sa juste valeur une plaisanterie d’un mauvais goût, pour ne s’attacher qu’au véritable sens : ça ira ! la liberté s’établira ; malgré les tyrans tout réussira.
Le mot ça ira était d’ailleurs respectable par son origine ; nous l’avions emprunté du célèbre Franklin : c’était son expression favorite dans le plus fort de la révolution d’Amérique.
CHEVALIERS DU POIGNARD
’est le nom qu’on donne à une poignée de brigands
portant la Croix de Saint-Louis, qui, le 28 Février 1791
(style esclave), se rendirent au château des Tuileries pour