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Page:Mercier - Néologie, 1801, tome I.djvu/27

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( xv )

J’ai écarté (à quelques exceptions près) les mots qui tiennent à la révolution[1], ainsi que les mots techniques des sciences et des arts ; ils ont leur Vocabulaire à part. J’aurais pu marquer l’étymologie des mots rendus au jour, leur descendance du grec, et il ne tenait qu’à moi de faire l’érudit ;

    vit à regarder des cirons au bout de son nez ? Ce petit juge effronté des nations, qui ignore la langue de Milton et de Shakespeare, et qui ne sait pas même la sienne, est-il jamais sorti de la vanité collégiale, de la prévention ignorante ou de la pédanterie académique ? Il est parfaitement inconnu chez l’étranger. Copiste éternel ! c’est ce scholâtre cependant qui juge et calomnie tous ses confrères. Il a remboursé la haine de tous. Mais comme je suis né sans fiel, je ne lui adresse que le dédain, disposé à l’éclairer sur la composition originale, s’il consentait à l’être, ou plutôt s’il ne lui était pas interdit à jamais de comprendre une idée haute. Je ne me serais pas permis ce ton envers lui, s’il n’avait pas indécemment attaqué une foule de gens de lettres recommandables ; mais il faut remettre à sa place un auteur qui n’est au fond qu’un homme de collége, et qui s’arme d’une férule qu’on peut aisément lui arracher.

  1. La plupart de ces expressions sont fortes et vigoureuses, elles correspondaient à des idées terribles ; la plupart sont bizarres, elles appartenaient à la tourmente des événemens ; et lorsque les vents