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Page:Mercier - Néologie, 1801, tome I.djvu/79

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jures, tomberont devant le scepticisme littéraire, et dans un plus grand élan de liberté, il en résultera le progrès des connaissances humaines. On ne marchera plus sous les étendards d’une petite faction niaise qui produit toujours des lois prohibitives, analogues à sa faiblesse.

On demande vainement aux feseurs de règles, qu’ils nous révèlent l’art d’écrire ; il faut le puiser en soi-même. Aristote n’a fait sa Rhétorique que pour combattre un rhéteur obscur. Cicéron, dans son Traité de l’Orateur, n’a d’autre objet que de faire l’éloge de sa manière d’écrire.

Quintilien est un rhéteur très-exact, et non un écrivain propre à vous ouvrir de nouvelles routes. Il ne parle que de tout ce qui s’est fait. L’Art poétique d’Horace n’est entendu que de quelques poètes ; et il est bien étonnant que Boileau qui avait traduit Longin, n’ait péniblement tracé que l’art du versificateur. En un mot, aucun de ces écrivains n’a donné les élémens de l’art qu’il professait : c’est que ces élémens sont si étendus, si variables, si délicats, si fugitifs, qu’ils échappent lorsqu’on veut les fixer.

Dans cet art que l’on nomme peinture,