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Page:Mercier - Néologie, 1801, tome II.djvu/142

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MUN

Cette extravagante contradiction est néanmoins une vérité historique.

Quels liens eussent attaché trente millions d’hommes à cette nouvelle Rome qui les avait tous brisés ?

Si cette farce n’avait pas été ensanglantée, elle ne serait que ridicule pour quiconque en a connu les acteurs.

Une autre vérité qui n’échappera pas à l’histoire, c’est que l’épouvantable idée d’athéiser la France appartient au génie de R....p.... ; elle flattait à la fois son ambition et son humeur atroce.

En redressant les autels, il se flattait d’expier ses crimes, et de consacrer son pouvoir par la religion.

En livrant à l’indignation publique ceux qui les avaient renversés, il ensevelissait son secret avec eux, et brisait des instrumens qui, pour l’avoir trop bien servi, pouvaient un jour lui nuire.

L’athéisme de Chaumette et consorts était un fanatisme révolutionnaire.

Mais les froids athées qui se tourmentent la nuit et le jour pour réorganiser le clergé, et faire dominer sur toutes les religions, la religion du pape, que penser de ces athées-là ? (P.)

Munificence. Vertu réservée à un très petit nombre d’hommes. L’Écriture parle d’un homme qui possédait la Munificence, et en parle en ces