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Page:Mercier - Néologie, 1801, tome II.djvu/47

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INE

Inéducation. Il avait, dans son enfance, des qualités qui, si on les eût cultivées, l’eussent rendu l’un des hommes les plus aimables : son Inéducation les lui a fait perdre. Ce sont des fleurs dont on a laissé périr le germe.

Ineffrayé. Dans les combats les plus sanglans, dans les tempêtes les plus affreuses, dans les cachots d’où il ne croyait sortir que pour monter sur l’échafaud, il fut toute sa vie Ineffrayé.

Inélégance. C’est un défaut, sans doute, dans le style d’un ouvrage. Heureux l’écrivain qui, comme Montaigne, sait le faire pardonner ! Au reste, l’élégance n’est guères que la parure d’une belle femme, et dont une belle femme peut se passer.

Inéluctable. Les ressorts antiques de la France sont détendus, disais-je : un ressort tout neuf, un ressort invincible, comprimé jusqu’ici, va déployer une force qui relevera ce royaume abattu. C’est la vertu du peuple mise en liberté et en action ; elle repoussera toutes les ligues étrangères ; son mouvement sera universel, progressif, Inéluctable. (C. Desmoulins.)

Inencouragé. Jeune encore, il eût fait des progrès dans son art, si, au lieu de déprécier ses premiers essais, on eût enflammé son talent,