Aller au contenu

Page:Mercier - Néologie, 1801, tome II.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
40
INE

en lui persuadant qu’il en pouvait faire de meilleurs. Il cessa de travailler, et la nation perd peut-être un grand artiste, parce qu’il fut Inencouragé. Qui pouvait croire que Pigal, les quinze premières années qu’il travailla, aurait, et mériterait la réputation dont il jouit ?

Inenvié. L’envie ! l’envie ! s’écriait un poète, indigné de ne pas jouir de la gloire qu’il croyait mériter. — Eh ! mon ami, tes vers sont Inenviés, car ils sont inconnus.

Inenvieux. Je suis Inenvieux de toute espèce de diamans, de galons, de dentelles et de broderies, fausse parure de l’homme ; mais le beau linge, le beau drap, la soie, sans autre ornement ! Ah ! bien cela. Voyez Galonné, Guerrier galonné, brodé, bientôt dentellé.

Inépousé. Cette pauvre fille n’est plus ; on n’assure pas qu’elle fut vierge, mais qu’elle est morte Inépousée.

Inépuré. Lorsque tu écrivais ton roman, tu t’es plus livré au libertinage de ton esprit qu’à la pureté de ton cœur. Ton ouvrage est charmant, mais je doute qu’une femme honnête puisse en faire la lecture sans rougir, tout le temps qu’il sera Inépuré. Tu sais que, parmi les divinités, Vénus même n’est pas toute nue ; elle a toujours sa ceinture.