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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/148

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L’attention journaliere suppléera peut-être à toute la profondeur du génie, & l’étonnera lui-même. La sentinelle, sous ce point de vue, ne mérite pas nos dédains. Avoisiner un objet, n’est pas encore le toucher ; & nous avons sous les yeux des secrets qui ne se dévoileront peut-être qu’aux hommes auxquels nous accordons le moins d’estime.

Il faut mettre les talens en société, pour qu’ils fructifient. Quand l’homme est isolé, le génie n’a plus ce foyer, où toutes ses lumieres se réunissent pour être dirigées vers un même but. L’esprit de sagacité n’est ardent que quand plusieurs regards applaudissent à son courage, à ses efforts, à son triomphe.

CHAPITRE CXLIX.

Différences des Esprits.


Mais les esprits sont inégaux en forces ; il faut l’avouer & le soutenir contre Helvétius, dont le systême en ce point nous paroît