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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/17

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une étude capitale de ces miseres, & l’on ignore la théorie des combats. On fait des revues brillantes, pour donner un spectacle à des dames. On veut qu’un soldat soit tourné & aligné comme un danseur. On ne connoît ni les hommes, ni les affaires, ni les adversaires que l’on a en tête ; & les cuisiniers, les bijoux, les modes sont cause qu’on est battu, & que la cuisine & la vaisselle tombent entre les mains de l’ennemi. On est venu en poste, pour être tué ou prisonnier de guerre.

Et depuis quand les mœurs mâles & austeres n’entreroient-elles pas dans la balance des empires ? Ne sont-elles pas les racines qui attachent le chêne à la terre ? Il a beau élever un front superbe ; si ses racines ont été rongées & desséchées par des causes d’abord invisibles, malgré son feuillage pompeux, il tombera au premier coup de vent.

Quand l’homme ouvre la porte à de nouveaux besoins, il donne des otages de foiblesse. Quand les travaux guerriers sont fré-