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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/187

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un aspect varié & leur forme particuliere, bordent depuis peu les remparts & embellissent les fauxbourgs. Cette diversité annonce que l’art peut renoncer quelquefois à ses vieilles regles coutumieres, pour mieux enchanter l’œil & le surprendre.

Mais les prodiges de l’architecture sont à Paris, dans l’intérieur des maisons. Des coupes savantes & ingénieuses économisent le terrein, le multiplient & donnent des commodités neuves & précieuses ; elles étonneroient fort nos aïeux, qui ne savoient que bâtir des salles longues & quarrées, & croiser d’énormes poutres d’arbres entiers. Nos petits appartemens sont tournés & distribués comme des coquilles rondes & polies, & l’on se loge avec clarté & agrément dans des espaces ci-devant perdus & gauchement obscurs.

Auroit-on imaginé, il y a deux cents ans, les cheminées tournantes qui échauffent deux chambres séparées, les escaliers dérobés & invisibles, les petits cabinets qu’on ne soup-