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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/188

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çonne pas, les fausses entrées qui masquent les sorties vraies, les planchers qui montent & descendent, & ces labyrinthes où l’on se cache pour se livrer à ses goûts, en trompant l’œil curieux des domestiques ?

Auroit-on deviné que l’art seroit parvenu au point qu’au moyen d’un petit bouton secret, on feroit tourner subitement, sur un pivot rapide, un miroir de quatre pieds de hauteur, & un vaste secretaire, ou une large commode, lesquels, appliqués contre une prétendue muraille, offrent en s’ouvrant une issue dans la garde-robe d’une maison voisine, issue cachée à tous les regards, excepté à ceux des intéressés, mais propre à favoriser les mysteres de l’amour & quelquefois ceux de la politique ? Des êtres qui semblent ne s’être jamais vus, communiquent ensemble à des heures réglées ; des ombres impénétrables sont répandues autour d’eux, l’ardente jalousie & l’espionnage le plus subtile perdent jusqu’à leurs soupçons, & se trouvent en défaut.