Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 213 )

fortuné mari ne peut jamais calculer à quel prix monteront ces fantaisies changeantes ; & il a besoin de ressources promptes, pour parer à ces caprices inattendus. Il seroit montré au doigt, s’il ne payoit pas ces futilités aussi exactement que le boucher & le boulanger.

C’est de Paris que les profondes inventrices en ce genre donnent des loix à l’univers. La fameuse poupée, le mannequin précieux, affublé des modes les plus nouvelles, enfin le prototype inspirateur passe de Paris à Londres tous les mois, & va de là répandre ses graces dans toute l’Europe. Il va au nord & au midi : il pénetre à Constantinople & à Pétersbourg ; & le pli qu’a donné une main françoise, se répete chez toutes les nations, humbles observatrices du goût de la rue Saint-Honoré !

Tout cela est bien fou ! Mais l’usage, le sceptre inébranlable en main, regle tout, ordonne tout ; il n’y a point de réponse à