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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/219

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comme sur les bords de la Néva. On traite les minuties en grand, & les affaires sérieuses en bagatelles.

Ces maîtres les instruisent à sourire devant un miroir avec finesse, à prendre du tabac avec grace, à donner un coup-d’œil avec subtilité, à faire une révérence avec une légéreté particuliere. Ils leur enseignent à parler gras, comme font nos acteurs, à les imiter sans les copier, à montrer les dents sans grimace ; & tel s’enferme avec son maître pendant deux ou trois heures, pour procéder à ces choses importantes.

Voyez entrer un élégant. Il faut d’abord que ses breloques, par un joli frémissement, annoncent son arrivée.

La coëffure est encore une chose essentielle. On sait le nom & la demeure des coëffeuses & des coëffeurs qui se distinguent par leur habileté ; & une femme bien coëffée ne manque pas de jeter un regard de supériorité sur toute tête mal coëffée.

Quel est cet homme-là ? dit telle femme,