Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/268

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 266 )

Des courtauds de boutique, désœuvrés, vous appellent assez incivilement ; & quand l’un d’eux vous a invité, tous ces boutiquiers recommencent sur votre route l’assommante invitation. La femme, la fille, la servante, le chien, tous vous aboient aux oreilles ; c’est un piaillement qui vous assourdit, jusqu’à ce que vous soyez hors des piliers.

Quelquefois ces drôles-là saisissent un honnête homme par le bras ou par les épaules, & le forcent d’entrer malgré lui ; ils se font un passe-tems de ce jeu indécent : on est obligé de les punir, en leur appliquant quelques coups de canne, afin de châtier leur insolence ; mais ils sont incorrigibles.

Vous y trouvez aussi de quoi meubler une maison de la cave au grenier, lits, armoires, chaises, tables, secretaires, &c. Cinquante mille hommes n’ont qu’à débarquer à Paris, on leur fournira le lendemain cinquante mille couchettes.

Les femmes de ces fripiers, ou leurs sœurs,