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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/285

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enfoncemens qui n’ont pas encore percé à jour, des fontis, des piliers écrasés sous le poids qui les presse & qui menacent ruine, de doubles carrieres, sur lesquelles portent à faux les piliers de la premiere ; quel coup-d’œil ! Et l’on boit, & l’on mange, & l’on dort dans les édifices qui reposent sur cette croûte incertaine.

Le péril, il est vrai, diminue chaque jour, parce que l’administration a pris les mesures les plus sages pour obvier au mal. Il étoit impossible d’étayer tout de suite un vaste fauxbourg : on a été au plus pressé, on a assuré la voie publique, puis on en viendra aux maisons des particuliers.

D’abord on alloit au hasard, on établissoit des piliers indifféremment par-tout où l’on trouvoit des vuides, soit sous des champs, soit sous des jardins : on ne faisoit rien aux endroits écrasés, même sous les rues ; on leur tournoit le dos, faute de moyens de les réparer. Si l’on rencontroit un reste de masse qui empêchât de suivre les voies & les