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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/294

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génération universelle, sans songer au fondement des loix politiques. Leur emphase ridicule, leur style dur & prolixe n’a pas contribué à faire honorer le maître. Il fut l’auteur de la cherté des grains, par les spéculations fausses, précipitées & précoces, qu’il avait fait adopter au ministere. Et celui-ci, satisfait de rejeter la calamité générale sur un parti qu’il devoit bientôt abandonner & livrer au ridicule, ne songea qu’à l’argent immense qu’il en retira.

J’ai vu les encyclopédistes n’accorder du mérite, des talens & même de l’esprit, qu’aux gens de leur parti, & vouloir bientôt juger tous les arts, même les plus éloignés de leurs connoissances. Ils ont donné prise sur eux par ce ridicule outré : ils ont été ridiculisés à leur tour, pour avoir manqué d’esprit, en voulant dominer tous les esprits. On a ri à leurs dépens, & l’on a très-bien fait.

Je n’ai point vu de guerres civiles, parce qu’elles n’ont lieu que dans les états d’un tempérament robuste : mais j’ai vu deux