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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/302

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livres d’une machine avec laquelle il voyageroit dans l’air ; & les cent mille livres ont été déposées chez un notaire.

L’amour du merveilleux nous séduit donc toujours ; parce que, sentant confusément combien nous ignorons les forces de la nature, tout ce qui nous conduit à quelques découvertes en ce genre est reçu avec transport.

Un peut-être qui se passe en nous, nous fait espérer quelque chose de nouveau ; & voilà pourquoi l’enthousiaste frappera toujours avec avantage les fibres des cerveaux humains. Son ton, son assurance, son œil enflammé, son air prophétique feront tomber dans le piege, jusqu’à celui qui le connoît.

Les convulsionnaires ont fait des tours de force, qui surpassent, il faut l’avouer, tout ce qu’on voit à la foire de plus étonnant en ce genre. Peu de gens en ont le secret ; aussi ces contorsions ont-elles le droit d’étonner, & même d’effrayer les regards les plus intrépides & les esprits les plus en