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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/308

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elle est précieuse, quand elle est dirigée, non par la routine, mais par l’intelligence.

L’œil fatigué des fanges noires & fétides de la capitale, se repose avec délices sur ces jardins, où le regne végétal brille dans toute sa pompe, où la fécondité est couronnée des plus riantes couleurs. On pardonne au traitant son extrême opulence, quand il l’emploie à féconder la terre, à la parer de ses plus beaux ornemens. Sa justification semble écrite le long de ces espaliers qui enchantent le regard & séduisent l’odorat. Ces trésors d’une table saine, ces végétaux excellens, ces arbres fruitiers promettent le charme non interrompu d’une fertile multiplication. Le traitant est absous pour le moment, en faveur de cette abondance, qui ne présente que des tableaux innocens, & qui fait oublier alors tout ce qui ne leur ressemble pas. On ne peut plus le maudire que dans l’hôtel doré qu’il occupe dans la capitale.

J’ai vu quatre mille pots d’ananas chez le duc de Bouillon, à Navarre, près d’Évreux.