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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/324

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est pour eux une affaire de parti aussi chaude que s’il s’agissoit de la perte de leurs fonctions principales.

Les droits des auteurs, peres du théatre, nourriciers des comédiens, ont été jusqu’à ce jour si incertains & si flottans, si subordonnés en tout point au caprice & à l’avidité, qu’on peut les considérer comme nuls.

Ils se sont rassemblés en corps depuis trois années, pour exposer leurs droits & les faire valoir. L’orateur est M. Caron de Beaumarchais qui, dans ses plaisans mémoires, perça de la même épée le rapporteur Goësman & son parlement : blessure qui détermina la mort de ce corps étranger. Nous verrons ce que produira l’union de plusieurs écrivains qui ont de l’esprit, & qui doivent avoir du courage & un caractere dans leur propre cause. Cela est curieux, & servira à résoudre un petit problême moral, que nombre d’observateurs se sont proposé en silence & à eux-mêmes[1].

  1. Les gens de lettres n’ont rien fait. On