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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/346

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Des physiciens préposés pour examinateurs des denrées & des boissons, arrêteroient dans leur source les maladies épidémiques. On appelle les médecins lorsque le danger se manifeste : pourquoi ne le préviendroit-on pas ? Mais les médecins ne songent pas à conserver la santé de l’homme ; ils attendent le profit de la maladie.

Les chartreux, les bénédictins & les carmes, qui mangent la meilleure marée, ont un frere surveillant & qui s’y connoît. Mais pourquoi ce qu’on livre à un peuple affamé, venant acheter le rebut des riches, parce qu’il faut qu’il soupe pour pouvoir travailler le lendemain, ne seroit-il pas soumis à une inspection sévere, puisque la faim & la nécessité le font passer sur la bonté de la marchandise ? Du poisson pourri ne seroit-il pas de la contrebande, comme une livre de tabac d’Alsace ?