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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/4

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l’histoire chimérique des Atlantides, de ces peuples que M. Bailly a placés tout juste auprès des poles, parce que la terre brûlante n’étoit habitable que de ces côtés-là. Sans le nouveau systême de M. de Buffon, qui a mis un boulet de canon dans son âtre pour calculer ensuite par similitude combien il falloit de tems au globe de la terre pour se refroidir, nous n’aurions pas de ces belles imaginations ; mais la gravité avec laquelle on a écrit ces fables & ces plaisans systêmes a quelque chose de fort divertissant.

Pour moi, sans remonter si haut, j’aime à croire que nous étions libres avant l’invasion des Romains ; que, passés sous cette domination, nous avons pris leur langue, leurs coutumes & leur religion, & que, gouvernés par nos magistrats, nous avons eu, à l’instar de Rome, notre sénat, notre capitole, nos temples, nos palais, nos aqueducs, nos bains publics, dont on admire encore les restes.

J’aime à croire que, lors de la décadence de l’empire romain, les nautes Parisiens, chefs de