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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/7

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guignons, ses intelligences secretes avec les évêques, ses victoires sur Alaric, ses assassinats par lesquels il détruisit les chefs des autres tribus ses compétiteurs, le rendirent trop puissant.

Tous ces petits rois sauvages, se livrant des guerres sanglantes, se disputerent dans la suite la possession & la dépouille des Gaules. Dès qu’on vit l’autorité d’un seul lever la tête au milieu de ces peuples sortis des forêts de la Germanie, ce fut le signal du malheur. Il n’y eut que des tyrans & des esclaves, & les peuples tomberent dans l’ignorance & l’abrutissement.

Notre gloire est antérieure à l’époque où l’un de nos rois se prosterna sous l’aiguiere de saint Remy, & nous avions d’autres loix que les loix Gombettes, la loi Salique & les loix Ripuaires.

Je vois Paris, même sous la premiere race, n’appartenir à aucun roi ; car les enfans de Clovis, en partageant, laisserent ce chef-lieu indivis, tant il étoit respecté. Le comte Eudes se fraya le chemin au trône pour l’avoir