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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/6

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liberté, à une époque antérieure à Clovis, & c’est là que je cherche & que je trouve les loix fondamentales de la nation ; puisque Paris existoit avant ce barbare qui se fit baptiser ; puisque cette ville arrêta pendant cinq ans les armes de ses pareils, & que les bons Gaulois conserverent leur liberté, leurs biens & leurs loix, qui furent embrassées par les nouveaux venus.

Je soutiens donc que je descends en droite ligne de ces braves nautes Parisiens, qui avoient secoué le joug des Romains, & s’étoient formés en république indépendante. J’affirme qu’ils sont mes aïeux, & que les descendans de cette horde, composée de quinze à vingt mille hommes mal vêtus & mal armés, ne sont, vis-à-vis de nous, que des étrangers ; car ce sont les Gaulois qui ont placé eux-mêmes Clovis sur le trône.

Ils firent mal : son ambition & sa politique, son mariage avec Clotilde, fille d’un roi de Bourgogne, qui lui transmit l’apparence de ses droits sur les pays occupés par les Bour-