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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/73

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fait le mal, & un mal irréparable.

Aspirer des sommes effrayantes, pour les jeter ensuite dans l’Océan ! Quel est donc ce nouveau calcul, & pourquoi des moyens ingénieux, vastes & habiles sont-ils séparés du but ou de l’emploi par un abyme où l’on ne découvre rien ? Sans une communication intime & éclairée entre les moyens & l’emploi, les succès même peuvent devenir semblables à des pertes, &c. &c. &c.

Mais les cures palliatives sont peut-être les seules qui conviennent à un état infecté de vices anciens, & peu propres à recevoir une entiere guérison. Les maux précédens interdisent des plans sages, sur-tout lorsque la nation se prête au délire. C’est un axiome reçu, que la victoire est à celui qui aura le dernier écu ; mais cet axiome est une sottise. Comment, après ce beau prononcé, renoncer au jeu de la banque ?

Sully, économe sévere, embrassant l’avenir comme le présent, ne faisoit point de cas de ces banques de crédit. Il regardoit le besoin