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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/75

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CHAPITRE CXXVIII.

Banqueroutes.


Elles sont si fréquentes qu’on ne s’en fait plus un crime. La cause de ce désordre vient de ce que les marchands ont perdu l’ancienne simplicité de leur état. Ils ont connu le luxe, le faste ; ils ont pris un tout autre extérieur que celui que leur profession leur imposoit. Le marchand est devenu frivole, vain, léger ; il a voulu représenter, & la mauvaise foi n’a pas tardé à germer dans son cœur.

Les anciens marchands savoient que tous les capitaux qui ne sont pas dans le commerce, sont nuls pour les commerçans. Ils disoient qu’en fait de commerce, un sol épargné est un sol regagné.

Les faillites ne sont plus qu’un jeu, & on les multiplie pour s’enrichir. On ne parvient plus à la fortune par les voies longues & pénibles de la probité ; mais avec deux ou trois