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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/92

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CHAPITRE CXXXIII.

Pain béni.


Tous les habitans de Paris sont obligés de rendre dans leurs paroisses, chacun à son tour, le pain béni. Les protestans n’en sont pas dispensés, parce que les curés soutiennent que c’est une maxime reçue en France, que tout François est censé catholique.

Chacun doit le rendre en personne ; mais on se dit malade, & l’on envoie son domestique ou sa femme-de-chambre porter l’oblation, tenir le cierge & baiser la patene.

Le bourgeois charge la femme du pâtissier de toutes les céremonies & de toutes les promenades à faire dans l’église. Telle depuis vingt-cinq ans ne fait pas d’autre métier fêtes & dimanches, elle offre incessamment le gâteau qu’elle a pétri & mis au four la veille.

C’est un spectacle de vanité pour la petite