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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/93

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bourgeoise, & un objet d’intérêt pour la fabrique. Outre le gâteau, il faut donner quelques pieces d’argent ; c’est un impôt annuel de douze à dix-huit livres pour le plus pauvre. La fabrique accolle plusieurs paroissiens peu aisés, pour exécuter ensemble cette coûteuse cérémonie ; mais les paroissiens riches sont réservés pour les fêtes solemnelles.

Alors ils mettent une sorte d’ostentation à se montrer généreux & magnifiques. Ils posent leurs armes sur de gros pains bénis, ils étalent leurs cordons fastueux devant les chantres & les acolytes. La large piece frappe le bassin d’argent & retentit à l’oreille des spectateurs émerveillés. Le curé & les marguilliers s’inclinent, les Suisses en gants blancs les précedent, des flambeaux de cire éclairent la pompe du spectacle. Ils ont dépensé cinquante louis pour ces pieuses futilités.

Qu’en résulte-t-il ? Les bedeaux, distributeurs discrets de ces fragmens consacrés, auront de quoi tremper leurs soupes pendant