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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/119

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Les plus huppées & les matrones, avec un peu d’argent, obtiennent la permission d’aller dans un chariot couvert.

Arrivées à l’hôpital, on les visite, & on sépare celles qui sont infectées, pour les envoyer à Bicêtre, y trouver la cure ou la mort : nouveau tableau qui s’offre à ma plume, mais que je recule encore, frémissant de le tracer, & non guéri de l’impression horrible qu’il a laissée dans tous mes sens.

Ô toi qui, loin des villes, respires en paix l’air des monts, heureux habitant des Alpes ! tu ne vois autour de toi que des beautés innocentes, pures, intactes, comme la neige qui couronne les sommets resplendissans de ces montagnes qui ceintrent l’horizon ; dans ce séjour des vertus, aussi éloigné par tes mœurs, du siege brillant de la corruption, que tu en es loin par tes goûts simples & paisibles, apprends à connoître & à mieux goûter les chastes embrassemens d’une tendre épouse, & les caresses d’une sœur aimée. Tu sais combien la pureté de