Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 118 )

l’ame & la modestie vraie & touchante prêtent de charme & d’intérêt à la beauté, quelle distance infinie se trouve entre le sourire maniéré & le regard d’une Parisienne, & le front animé & pudique de ces vierges brillantes de fraîcheur & de santé, pour qui la débauche est encore un mot sans idées ! Ah ! trop heureux républicains, conservez tous, dans vos paisibles retraites, cette pureté de mœurs, gage de la félicité & des vertus domestiques ; pleurez sur le jeune imprudent, qui épris d’un vain faste, amoureux d’un luxe puérile, trompé par une liberté licencieuse, va se précipiter dans les grossieres voluptés de la capitale ; retenez-le, enchaînez-le ; & de peur que des mots honteux ne viennent frapper les chastes oreilles des jeunes beautés qu’il abandonne, & qui les feroient rougir sans qu’elles en comprissent toute l’étendue, dites-lui en langue non vulgaire : Siste, miser ! Ibi luxus & avaritia matrimonio discordi junguntur ; ibi ingenuitas morum corrumpitur & venditur auro ; ibi horribilis ca-