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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/138

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CHAPITRE CCXLV.

Suffisance.


Elle est assez familiere au Parisien qui a de la fortune. La suffisance de l’officier n’est pas prononcée comme celle de l’homme de robe, ou celle du fade petit-collet. Elle dépare un peu dans presque tous les états la politesse & le savoir-vivre ; mais comme c’est un défaut général, il devient presqu’insensible. L’extrême urbanité est le résultat d’une infinité de points délicats qu’il faut saisir ; elle n’existe réellement que chez certains hommes dont le caractere est élevé & l’ame très-sensible. L’homme de cour possede parfaitement cette noble urbanité, quoiqu’il ne l’ait pas dans le cœur ; c’est qu’il sent avec finesse, & qu’il est attentif aux convenances. L’attitude du militaire a toujours quelque chose de plus forcé que celle de l’homme de cour ; celui-ci s’arrête au véritable degré, l’autre le franchit.