Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 135 )

mieux, selon elle, que la raison de tous les hommes ensemble.

J’ai vu une jolie femme se fâcher sérieusement & fermer sa porte à un homme qui avoit adopté cette ridicule & impertinente opinion. Comment a-t-on pu refuser la sensibilité aux animaux ? Croyons-les très-sensibles ; & loin de justifier la barbarie des hommes à leur égard, ne leur faisons que le moindre mal possible : mais, en nous nourrissant de la chair des bœufs, des moutons & des dindons, n’accablons pas de folles caresses un petit chien que nous ne mangeons pas.

La femme d’un médecin avoit son petit chien malade : son mari avoit promis de le guérir ; il n’en faisoit rien, ou n’en étoit pas venu à bout : impatientée, elle fit venir Lyonnois[1], qui réussit parfaitement. Combien vous faut-il, dit le grave docteur de la faculté au conservateur de l’espece canine ? Oh, monsieur, entre confreres, reprit Lyonnois, il ne faut rien.

  1. Fameux médecin de chiens.